Tassement des produits Assurance-Epargne en 2020, explications du DG de La Marocaine Vie

La crise du COVID a beaucoup pesé sur l’activité Epargne des compagnies d'assurance. Philippe Vial, Directeur général de La Marocaine Vie, explique la stagnation des primes collectées en 2020 et donne ses anticipations pour cette branche d’activité pour l’année 2021.

Locomotive de la branche Vie des compagnies d’assurance, l’activité Epargne a connu une stagnation en 2020.

Les primes Epargne collectées se sont situées à 17,48 milliards de DH, contre 17,43 milliards de DH en 2019 (+0,28%), d’après les statistiques de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS)

A rappeler que l’activité Epargne était en forte hausse en 2019 ; année pendant laquelle les primes collectées avaient grimpé de 12,5% en comparaison avec l’année 2018, d’après la même source.

Cette branche d’activité concerne les produits épargne-retraite, épargne-éducation, les contrats de capitalisation et l'épargne à capital variable (à unités de comptes).

L'Assurance épargne consiste en la constitution d'un capital par le versement de sommes en vue de les récupérer ultérieurement, majorés du rendement capitalisé des placements financiers (à partir de 50 ans pour l'épargne retraite, à partir de 18 ans pour l'âge de l'enfant pour l'épargne-éducation...). L'épargne est reversée sous forme d'une rente ou d'un capital.

Les Unités de compte ou les contrats à capital variable sont des contrats d’assurance vie qui, au lieu d’être exprimés en dirhams sont exprimés en parts de valeurs mobilières (en général en parts d’OPCVM). Le risque financier est ici supporté par le souscripteur qui subit directement la fluctuation des supports sur lesquels son contrat est adossé, d’après la définition donnée par la Fédération Marocaine des Sociétés d'Assurances et de Réassurance (FMSAR).

Ces produits d’épargne sont prisés en temps normal grâce à leur rendement, aux avantages fiscaux qu’ils procurent et à leur caractère sûr.

Mais le contexte a été chamboulé en 2020. La crise liée à la pandémie a beaucoup pesé sur cette branche d’activité.

Sollicité par LeBoursier, Philippe Vial, Directeur général de La Marocaine Vie, confirme ce constat.

Et d’expliquer : « Effectivement, nous avons noté un tassement de la collecte d'épargne, principalement causé par la crise. Les clients ont eu, pour un grand nombre, moins de revenus. Du coup, leur capacité d’épargne a été réduite. Cependant, à La Marocaine Vie, nous avons tout de même gardé une collecte nette très positive. Nous n’avons pas observé de rachats massifs en 2020».

Quid de l’année 2021 ?

En ce qui concerne les anticipations pour l’année 2021, « il y a deux phénomènes à prendre en considération. D’une part, cette crise a probablement révélé chez plusieurs de nos clients le besoin d’avoir une épargne de précaution qui servira pour les moments difficiles. Il est probable donc dans les années qui viennent que les clients soient de plus en plus sensibles au besoin de protection de leur famille. L’épargne est une réponse de taille à ce besoin. La prévoyance et les contrats santé peuvent en constituer d’autres, toutes aussi importantes. Il vaut mieux, en cas de coup dur, avoir accès à un capital mis de côté préalablement », explique notre interlocuteur.

Mais l’Epargne pourrait connaître un ralentissement en 2021, en attendant le rebond de l’économie. « D’autre part, et surtout à très court terme, il est possible qu’il y ait une partie des ménages qui ralentit son rythme de constitution d’épargne à cause de la crise. Vu que le rebond économique n’est toujours pas au rendez-vous », ajoute-t-il.

Et de continuer : « Cette activité reste conditionnée en grande partie par la situation économique. Les rendements des contrats d’assurance, même si les taux ont beaucoup baissé, restent tout de même un peu plus élevés que le rendement des autres produits d’épargne. Certes, depuis 3 ans, on note une baisse régulière des rendements sur les contrats d’épargne assurance garantissant le capital. À La Marocaine Vie, nous proposons une alternative de rendements plus élevés à condition d’être prêt à prendre des risques mesurés. Il s’agit des contrats multisupports qui offrent aux clients la possibilité de répartir leur épargne en toute liberté entre 17 instruments différents, composés d’un support en dirhams et de 16 types d'unités de compte différents avec la possibilité d’arbitrer au fil du temps entre ces divers supports sans aucune taxation ».

Les Unités de Compte ont d’ailleurs bien résisté en 2020. Les primes collectées de ces produits ont enregistré une hausse de plus de 13% en passant de 1,22 milliard de DH en 2019 à 1,39 milliard de DH en 2020.

Source : LeBoursier - Medias24 (Voir l'article d'origine15/03/2021

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